La Fondation Jean-Sébastien Bach soutient à hauteur de 10 000 € l’acquisition pour la Bachhaus du dernier portrait indubitablement authentique connu de Jean-Sébastien Bach, datant du XVIIIe siècle.
Le regard vif, les yeux marron, les paupières légèrement tombantes sur les côtés, quelques rides d’expression au coin de l’œil gauche, les coins de la bouche à peine relevés, le personnage représenté sur cette huile peinte sur bois de tilleul et signée « Gebel » semble sourire. Qu’il s’agisse de Jean-Sébastien Bach ne fait aucun doute, non seulement parce qu’on peut lire, sur la feuille qu’il tient à la main, les notes B-A-c-H en clé de fa, mais aussi parce que le tableau a servi très tôt de modèle pour une dizaine au moins de gravures sur cuivre, comme le mentionne le titre de la première édition de 1798/99 de l’Allgemeine Musikalische Zeitung de Leipzig.
Le tableau, qui date du XVIIIe siècle, a été découvert en 1985 dans une collection privée.
Présenté pour la première fois au public en l’année Bach 2000, il fut le point culminant de l’exposition du Land de Thuringe. Il a longtemps été pris pour une copie libre du portrait de Bach réalisé en 1746 par Elias Gottlob Haußmann et qui se trouve à Leipzig, jusqu’à ce que Reimar Lacher, historien de l’art (Musée Gleimhaus de Halberstadt), expertise récemment le tableau et l’attribue au peintre de Dresde Johann Emanuel Göbel (1720-1759). Mais si ce portrait direct, moins représentatif est, pour Lacher, la preuve de son authenticité, il n’exclut pas toutefois qu’il puisse s’agir de la copie d’un tableau plus ancien encore. En 2014, le portrait a été prêté à la Bachhaus.
« Nous nous réjouissons de la décision de la propriétaire et sommes reconnaissants pour la participation financière substantielle qui a permis d’acquérir ce tableau si important pour la réception de l’œuvre de Bach. Il enrichit désormais la collection de la Neue Bachgesellschaft à la Bachhaus Eisenach, dont l’accent porte sur l’iconographie du compositeur. » C’est par ces mots que Jörg Hanse, directeur de la Bachhaus, a remercié notre Fondation. L’État libre de Thuringe et un donateur privé ont également contribué à l’achat du portrait que l’on peut admirer à la Bachhaus Eisenach. Une nouvelle publication scientifique sur ce portrait et d’autres paraîtra très prochainement. (In : Bachs-Welt, Bach-Handbuch, vol.7, Laaber-Verlag, décembre 2015)